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Découvrez avec Sarah Maïer notre Guide du numérique

Pianiste, chroniqueuse et thérapeute, Sarah Maïer a écrit le Guide du numérique, publié par la FFEA en partenariat avec La Lettre du Musicien. L'ouvrage permet de mieux comprendre le numérique au sein de l'éducation artistique.



Bonjour Sarah, quel est votre métier ?

Je suis pianiste et professeur d’enseignement artistique au Conservatoire à Rayonnement Départemental de Fresnes. Je suis également coach et hypnologue à la Clinique du Musicien à Paris où j’aide les musiciens à bien se préparer, notamment dans la gestion du trac. J’interviens aussi comme chroniqueuse pour La Lettre du Musicien.

 

Quel a été votre rôle sur ce numéro spécial réalisé à l'initiative de la FFEA ?

J’ai abordé le numérique en dressant un état des lieux des pratiques à travers des discussions avec des professeurs, des étudiants, des sociologues… En tant que musicienne, je me suis interrogée sur la place du numérique dans la création et le rapport au public. J’ai aussi découvert un large champ de possibilités pour les enseignants. En tant que thérapeute, j’ai voulu comprendre les conséquences du numérique sur nos comportements et nos relations avec les autres. Cette publication fonctionne comme un guide qui informe et incite à passer à l’action, tout en déculpabilisant, en rassurant…

 

Quels aspects ont retenu votre attention ?

J’ai été surprise de voir que les réflexions sur le numérique sont très avancées. Cela est dû en grande partie à la crise sanitaire qui a fait prendre conscience des nouveaux besoins et aussi des dysfonctionnements. Ceci dit, j’ai parfois ressenti des craintes dans la cohabitation du numérique avec la création artistique. Tous les professionnels de la musique ne connaissent pas forcément les outils disponibles, certains ont besoin d’être orientés… Il manque une fédération pour harmoniser ces démarches et construire une nouvelle pensée de l’enseignement artistique à l’heure du numérique.

 

Dans la pratique, constatez-vous des changements ?

Le numérique n’est pas là pour remplacer l’humain mais pour augmenter ses capacités et lui faire gagner du temps sur certaines tâches. C’est un outil supplémentaire dans la mallette pédagogique des enseignants ! Pour la lecture de notes, j’utilise certaines applications, pour les doigtés ou annotations j’écris directement sur ma tablette où j’ai mes partitions que j’envoie par mail aux élèves. Je peux suivre les modifications apportées chaque semaine et tout partager dans un fichier commun que les parents peuvent suivre à la maison… Après, rien ne vaut un cours dans ma salle avec les élèves !

 

Et sur le plan artistique, qu’en pensez-vous ?

Le spectacle vivant reste le cœur de nos métiers mais le numérique est aussi utilisé dans des créations qui intègrent ces technologies, pour interagir avec les musiciens et leurs instruments… Je cite dans le numéro plusieurs formations comme le studio de création Les Ensembles 2.2 ou le centre Puce Muse qui croisent la musique avec d’autres arts. Ce numéro aborde également les questions de droits, de protection des données… et on apprend que nous avons beaucoup de devoirs ! Il est important d'alerter sur ce qui est conforme car nous avons une responsabilité vis-à-vis de nos élèves.

 

Plus personnellement, qu’est-ce qui vous a touché ?

En écrivant ce hors-série, j’ai été rassurée car je me suis rendu compte que les personnes ayant consacré une bonne partie de leur vie au numérique ont compris ses atouts et ses limites… Je crois que nous sommes à un tournant où l’on va pouvoir utiliser le meilleur du numérique, tout en conservant la place de l’artistique et de l’humain. Le sujet incite à une certaine humilité et à rester vigilant mais j’ai hâte de voir ce qui va se passer dans les prochaines années !

Sarah Maïer est diplômée de la Haute École de Musique de Genève Neuchâtel et de la Guildhall School of Music and Drama of London.

Pour commander le guide, rendez-vous sur la boutique en ligne de La Lettre du Musicien.

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